C’est vrai qu’avec ses deux mètres de hauteur et sa barbe bien fournie, et bien entretenue également, Eliot en effraye plus d’un. Mais, comme je ne suis pas de nature peureuse, je me lance pour une interview au cœur du village de Troinex. Des œufs, de l’avocat, du fromage et un peu de viande séchée : je me fais servir le petit-déjeuner (et bien oui, là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir) et la discussion peut commencer.
Ici c’est Genève
On peut le dire, notre grand gaillard est 100% g’nevois. Eliot est né et a passé toute sa jeunesse à Genève. C’est très jeune qu’il découvre l’amour de la glace et des patins et il a tout d’abord évolué au CP Meyrin, comme son frère, avant de rejoindre le Genève-Servette et de porter fièrement la couleur grenat. Pour ce qui est de ses études, il s’est orienté vers l’école de Culture Générale et s’est spécialisé dans le social, en tant qu’animateur en maison de retraite. D’ailleurs, lorsqu’il effectue son service civil, c’est derrière les fourneaux d’un EMS que l’on peut le retrouver.
L’autoportrait
De nature discrète et posée, on remarque rapidement que cet admirateur de Bryan Pottier, hockeyeur également, n’est pas du genre à se dévoiler facilement. Mais au fil de la discussion et avec un peu d’aide de Jessica, sa future épouse, je comprends que la générosité, le respect et l’ouverture d’esprit sont des valeurs auxquelles il tient tout particulièrement.
Lorsque je lui demande les qualités requises pour être un bon hockeyeur, il me répond que pour que ce soit plus facile sur la glace pour un joueur, il vaut mieux être un peu hautain, mais qu’il faut surtout être sûr de soi.

Mais, sous le maillot du GSHC, Eliot cache des surprises et des passions inattendues, comme l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale par exemple. Documentaires, films, livres, articles : tout y passe et il ne s’en lasse pas une minute ! Je dois avouer que sa connaissance du sujet est impressionnante et que Wikipédia n’a qu’à bien se tenir.
Souvenirs, souvenirs
Lorsqu’il se remémore sa carrière, Eliot me parle, le sourire aux lèvres, de son expérience lors des Championnats du Monde en Russie avec les moins de 20 ans. C’est pour lui l’un des plus beaux souvenirs, qui restera gravé dans sa mémoire. Pour ce qui est d’un souvenir qu’il aimerait bien effacer, je ne vais pas vous surprendre, c’est bien sûr les play-out avec le Genève Servette. Nous avons donc décidé de ne pas trop nous attarder sur le sujet et avons préféré rêver un peu…
« Avec des si, on mettrait Paris en bouteille »
S’il devait rencontrer une personnalité, ce serait notre champion national Roger Federer ou le judoka français Teddy Rinner.
S’il ne devait choisir qu’un livre, ce serait sûrement un ouvrage signé Mike Horn.
S’il ne devait écouter qu’une seule chanson, ce serait le titre « Zombie » du groupe The Cranberries.
S’il avait choisi une autre profession, il travaillerait dans le social ou en tant que coach mental.
S’il pouvait changer quelque chose en lui, il modifierait sa taille. Cette dernière est certes un atout indéniable sur la glace, mais un peu moins dans sa vie privée, car les gens qu’ils rencontrent au quotidien s’attendent toujours à découvrir… une brute !
On se dit rendez-vous dans 10 ans…
Lorsque l’on discute du futur et que je demande à Eliot comment il imagine sa vie dans une dizaine d’années, il me répond tout d’abord, avec beaucoup d’humour, qu’il se voit gros ! Plaisanterie mise à part, il se voit heureux, marié à Jessica, et papa comblé. Pour ce qui est de son avenir professionnel, il garde en tête son envie de pouvoir aider et coacher les gens qui en ont besoin. Affaire à suivre !